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Collège Saint-Grégoire
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Hommage de Christiane Tueni à Victor Hachem
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Quand le Secrétaire du comité des Professeurs me demanda de prononcer un mot à l'intention de M. Victor Hachem, un mot pour honorer ses nombreuses années au service de l'enseignement et notamment celui des lettres françaises, j'ai pensé : est-ce à moi que doit revenir cet honneur ? Il est vrai que Victor et moi, c'est une longue histoire. Elle
date de plus de 30 ans. " Tu es comme ma fille, Rita
", me répète t-il souvent, depuis que j'avais
3 ans et qu'il devait consoler la petite fille en pleurs qui se
trouvait devant la porte de son domicile, un après-midi de
septembre 1963, à l'occasion de l'anniversaire de Rita. "
Tu es comme ma fille " dit-il encore à l'adulte
que je suis devenue et qui écoute encore émerveillée,
les coulisses littéraires que seul M. Hachem détient
et anime dans le salon de notre salle des professeurs. Et j'ai pensé, si ce n'est moi, c'est donc un autre et je ne connais pas d'autres (homme ou femme) qui puissent le faire, tout comme moi d'ailleurs, sans en ternir l'éclat. Le Président Charles Hélou a pourtant ébauché une esquisse. N'a-t-il pas écrit, dans la Préface de Georges Schéhadé Poète-Dramaturge et dont l'auteur est M. Victor Hachem, je cite : " Aujourd'hui, je suis convaincu plus que jamais, et je rassure M. Hachem. Il élève son exposé à un niveau qui fait de lui-même un artiste et un maître ". Que les personnes présentes qui le connaissent bien et qui le connaissent moins bien, me permettent de ne leur laisser d'autres possibilités que d'écouter ce soir ce que les idées, elles, ont à dire. Elles sauront mieux que personne exprimer le don d'un maître qui depuis plus d'un demi siècle, dans la langue de Racine, courtise la beauté des textes, rêve l'âme de la poésie, honore le talent dramatique et charme l'écriture. Que les idées sont belles et innombrables. Rivales, elles se disputent les unes les autres le statut de favorite. L'amour et la passion se parent de leurs plus beaux atours pour conquérir ce cur qui reste en première ligne ; la sagesse et la raison continuent à lutter pour s'emparer de cette nature infiniment rebelle ; l'esprit, ce souffle créateur, invente et réinvente l'inlassable étudiant qui l'emporte encore sur le professeur et de l'obsession à la liberté, elles vivent à l'unisson pour faire battre toujours un tempérament de feu, un tempérament du nom de Victor Hachem. Un tempérament qui nous fait enfin comprendre combien est grande la ressemblance et plus grande la différence qu'il y a entre tous les hommes. On ne donne des louanges que pour en profiter, dit-on. Mais ceci, Victor, est un cri du cur. Christiane Tueni
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