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Mot de Nagy Khoury

En octobre 1977, le Collège reçoit un bonhomme au nom peu commun, un nom qui fait trembler et qui nous ramène, dans le souvenir, à l’époque ottomane : Barbar.

Antoine n’enseignera pas le turc, mais l’arabe … à la mode turque !

Il l’enseignera avec la ferveur d’un scolastique, la conviction d’un militant, l’enthousiasme d’un enfant, l’humour du bon villageois et l’amour d’un véritable éducateur.

J’ai  appris à mieux le connaître et l’apprécier depuis qu’il s’est engagé, à corps perdu (c’est le cas de le dire), dans l’équipe du Nous du Collège.

Drôle d’homme qui s’émerveille de tout, qui est révolté par la moindre bévue, qui cafouille quand il s’agit de se défendre, qui ne dort plus quand on lui confie une mission, une interview, un article, et qui est prêt à tout pour ses amis, ses collègues, ses élèves.

Oui, Antoine est entier. Tout revêt pour lui des dimensions excessives.

Il a perdu la boussole quand il a perdu Georges, son copain de tric-trac …

Il a perdu le sommeil quand « Bouna l’rayess » lui a commandé un article pour la presse …

Il a perdu son sourire quand il a été obligé de se faire opérer …

Il a perdu patience quand nous lui avons annoncé que les profs allaient cette année dans sa région natale …

Il a perdu son temps à chercher l’âme sœur …

Il a perdu la tête et cherche encore Suzette !

Depuis que ce grand enfant au grand cœur hante les bureaux du Service socioculturel, je me surprends à améliorer sensiblement mon arabe, et j’ai droit, en moyenne, je vous l’assure, à 30 projets d’articles par semaine, allant de la réflexion autour de la stratégie machiavélique de Ben Laden à la dispute de deux mioches de 4° autour d’une « mankouché de zaatar » !

J’ai aussi droit à 10 cafés par jour, une blague par heure (Aboul-Abed étant favori au hit-parade) et une multitude de « amrak » « la‘ouyounak » « ma tekram » et à des « estèz » et des « amir », en veux-tu, en voilà !

Antoine, nous te souhaitons de continuer à gravir avec courage, durant de longues années encore, la colline de Jamhour à bord de ta 404 qui résiste encore et toujours aux neiges de Tannourine et aux couches successives de peinture pour portes que tu lui mets en guise de crème anti-rides.

Merci Antoine pour tes 25 ans de service. Merci pour ton dévouement et ta fidélité. Merci pour ce que tu es et ce que tu fais. Surtout ne change pas !

Nagy Khoury